Lorsque Maria Nowak, accompagnée de deux bénévoles, a importé le concept de microcrédit en France en 1989 en créant l’Adie (Association pour le droit à l’initiative économique), peu de gens croyaient à la viabilité de son idée. Aujourd’hui, après 35 ans d’existence, l’Adie fait plus que jamais la démonstration de l’efficacité de son modèle. Cette association s’est toujours donnée pour mission d’accompagner financièrement ceux qui sont privés d’accès au crédit bancaire.
Un positionnement qui reste pertinent : selon les dernières données disponibles, près de la moitié (49%) des personnes ayant bénéficié d’un prêt de démarrage par l’Adie vivent sous le seuil de pauvreté.
Un chiffre d’autant plus remarquable que le taux de pauvreté parmi les travailleurs indépendants n’est que de 17,6%.
De plus, 35% des bénéficiaires de l’Adie perçoivent les minima sociaux au moment de leur demande. Au fil des années, l’Adie a prouvé sa capacité à résister aux pressions et à rester fidèle à son public cible, malgré la tentation de se tourner vers des bénéficiaires moins précaires.
Ainsi, l’Adie contredit l’idée reçue selon laquelle « on ne prête qu’aux riches ». De plus, les entreprises financées par l’Adie montrent une résilience supérieure à la moyenne.
En effet, leur taux de pérennité à trois ans est de 81%, contre seulement 63% pour la moyenne nationale des entreprises individuelles.
Ces résultats témoignent de la robustesse du modèle économique de l’Adie. Soutenue par un réseau de partenaires comprenant des banques, des acteurs publics et privés, ainsi que par l’Union européenne, l’Adie est parvenue à constituer un portefeuille de prêts de 164 millions d’euros en 2022.
L’Adie s’appuie sur un ensemble diversifié de 53 partenaires bancaires pour refinancer son encours. L’association bénéficie également de dons privés et de la marge réalisée sur les crédits qu’elle accorde.
L’histoire de l’Adie est celle d’un succès remarquable, fruit d’une approche innovante et résiliente. L’association continue de démontrer la pertinence du microcrédit comme outil d’inclusion économique, permettant à ceux qui sont exclus du système bancaire traditionnel d’accéder à un financement et, partant, à une meilleure qualité de vie.
Après 35 ans d’existence, l’Adie ne fait pas seulement marcher le microcrédit en France : elle le fait courir. La croissance continue de l’association témoigne de sa capacité à répondre à un besoin social pressant, tout en confirmant la viabilité de son modèle économique. Le microcrédit n’est pas seulement une idée noble, c’est une réalité économique !