La contradiction entre chômage et entrepreneuriat pourrait sembler évidente. Cependant, dans la réalité 1 entreprise sur 3 est créée par un demandeur d’emploi !
Pôle emploi offre un éventail d’aides et de soutiens financiers pour ces demandeurs d’emploi désireux d’emprunter la voie de l’entrepreneuriat, notamment à travers des formations, ainsi que les dispositifs de l’ARE et de l’ARCE.
L’initiation de ce parcours entrepreneurial débute avec une entrevue chez Pôle Emploi, une première prise de contact visant à cerner le projet professionnel de l’individu. Cette discussion peut orienter le demandeur d’emploi vers une recherche d’emploi traditionnelle, mais de plus en plus, l’option de la création ou de la reprise d’une entreprise se présente. Dans ce contexte, un accompagnement exhaustif est mis en place pour soutenir le futur entrepreneur dans son projet.
En partenariat avec divers prestataires, Pôle emploi organise des séances de conseil et des ateliers, ainsi que des modules thématiques spécifiquement orientés vers la création d’entreprise.
Ces ressources précieuses permettent aux futurs entrepreneurs d’acquérir la méthodologie nécessaire à la mise en œuvre de leur projet, de se procurer les informations indispensables et de bénéficier d’un soutien constant, le tout sans puiser dans leurs propres ressources financières.
Pôle emploi se positionne également comme un acteur clé en matière de formation.
Deux parcours de formation spécifiques à la création d’entreprise sont ainsi mis à disposition des porteurs de projets.
Le premier est un programme de longue durée, destiné aux personnes en phase initiale de leur projet. Il offre une formation approfondie sur de nombreux aspects cruciaux du futur créateur, tels que la gestion, le marketing ou encore la communication.
Le second parcours, plus court, est conçu pour être effectué juste avant la concrétisation du projet d’entreprise. Il sert de point de contrôle final pour examiner tous les préparatifs.
De plus, Pôle emploi peut financer des formations supplémentaires si elles sont nécessaires pour la réalisation du projet. Par exemple, cela peut être une formation à l’hygiène pour un tatoueur, ou un CAP pour travailler dans le secteur du bâtiment.
Ces parcours sont entièrement financés par Pôle emploi. Ils constituent un tremplin solide pour tout entrepreneur en devenir.
Durant tout le processus de création de l’entreprise, un référent accompagne le demandeur d’emploi.
Les aides financières :
Une fois l’entreprise créée, il est possible de choisir entre deux formes d’aide à la création : une aide sous forme de capital ou sous forme de compléments mensuels.
L’aide sous forme de capital : l’ARCE
L’ARCE, ou Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise, est une aide financière versée sous forme de capital par Pôle emploi aux créateurs et repreneurs d’entreprises.
Le montant de l’ARCE s’élève à 60% du montant des droits à l’ARE restant à verser au demandeur d’emploi lors de la création de son entreprise.
Elle est versée en deux fois : un premier versement intervient au début de l’activité, et le second, six mois après, à condition que le bénéficiaire soit toujours en activité.
Pour prétendre à l’ARCE, ill faut remplir 3 conditions :
- Avoir créé ou repris une entreprise en France après la fin du contrat de travail,
bénéficier de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE). - Bénéficier de l’aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise (ACRE) qui est une exonération partielle ou totale des charges sociales pendant un an.
L’aide sous forme de compléments mensuels à partir des droits ARE :
L’Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi (ARE) peut être cumulée avec les revenus d’une nouvelle activité entrepreneuriale, à condition de ne pas dépasser le salaire mensuel de référence.
L’idée est de déduire des allocations chômage 70% des revenus procurés par l’activité nouvellement créée ou reprise, jusqu’à épuisement de l’intégralité des droits.
Dans le cas des micro-entrepreneurs, un abattement forfaitaire est effectué sur le chiffre d’affaires. Par conséquent, plus les revenus de la micro-entreprise augmentent, plus le montant mensuel d’ARE diminue. Il est à noter que le chiffre d’affaires est considéré comme la rémunération.
Quel est le montant et la durée de l’ARE ?
L’ARE versée en cas de reprise ou création d’entreprise est calculée en fonction de l’ARE mensuelle que le demandeur d’emploi aurait reçu s’il n’avait pas repris une activité, auquel on enlève 70 % du salaire brut mensuel procuré par l’activité reprise. Le nombre de jours indemnisables est ensuite calculé en prenant en compte les revenus procurés par la nouvelle activité non salariée.
Attention, le cumul du revenu d’activité avec votre ARE ne doit pas dépasser le montant de votre ancien salaire brut.
Exemple :
Eric gagnait 3 000 € bruts par mois. Suite à la perte de son emploi, il reçoit l’ARE qui est de 57 € par jour (allocation journalière), soit 1710 € par mois (pour un mois de 30 jours). Il créé une entreprise qui lui permet d’avoir un salaire brut mensuel de 2 100 €. Il peut continuer à percevoir l’ARE selon le calcul suivant :
1 710 – (70 % x 2 100) = 240
240 ÷ 57 = 4,2
Eric devrait donc être indemnisé pendant 4,2 jours, mais ce chiffre est arrondi au chiffre entier le plus proche. Il sera donc indemnisé 5 jours.
Il peut donc calculer son ARE ainsi : 5 x 57 = 285.
La somme de sa nouvelle ARE et de ses nouveaux revenus ne dépassent pas le plafond : 285 + 2 100 ≤ 3 000.
Eric percevra donc 285 € par mois d’ARE en plus de son salaire de 2 100 € lié à la création de son entreprise, soit 2 385 € au total.
Plus d’informations :
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